Situé
au Nord-Est d'une rade accueillante, Mazagan fut dés le XVIe
siècle, une place forte portugaise. C'est en 1502 que l'armada
d'Emmanuel le Fortuné, partie de Lisbonne à l'attaque
de Targha (région du Rif) fut dispersée par une grande
tempête. Le vaisseau du commandant portugais s'échoua au
sud du fleuve Anatis (Oum er-Rebia), dans une baie calme, au pied d'une
tour de garde en ruines, dite El Brija, dominant un splendide paysage. Il
faudra attendre 1506 pour que le roi du Portugal fasse édifier
dans la baie de Mazagan un fortin carré, flanqué de quatre
tours à ses extrémités. |
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En
1542, une ceinture d'épaisses murailles donnait à la cité
son aspect définitif, faisant d'elle une place forte. Les fortifications
furent construites suivant le plan de l'architecte italien Benedetto
Di Ravenna, suivant une technique militaire résistante à
l'artillerie. De
1580 à 1640, les Espagnols s'emparèrent de la cité,
mais elle redevint portugaise après la rupture de l'union ibérique. |
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Le
30 janvier 1769, la forteresse fut encerclée par les troupes
du sultan Sidi Mohamed ben Abdallah. Et pour mieux resserrer le blocus,
les habitants d'Azemmour et de Haouzia construisirent le " fahs
azemmouri " à 5 km à l'Est de Mazagan, pendant que
les factions des Oulad Bouaziz édifièrent celui des "
Douib (Tikni) ", à égale distance au sud. Dans ces
deux campements habiteront les combattants qui harcèleront la
ville jusqu'à sa libération. Le
11 mars 1769, la garnison de Mazagan n'eut plus qu'une seule issue :
la Porte de la mer. Sur l'ordre donné d'évacuer la ville,
les Portugais, contraints à quitter les lieux avec leurs seuls
vêtements pour tous bagages, incendièrent les maisons,
mirent le feu aux meubles, égorgèrent les troupeaux, coupèrent
les pattes à leurs chevaux et minèrent les salles fortes
et les bastions. Après
cinquante ans pendant lesquels la ville resta fermée, le sultan
Moulay Slimane, en 1820, fit reconstruire le mur d'enceinte et autorisa
les tribus des Oulad Douib et Oulad Hassine, ainsi qu'une colonie juive,
à s'installer dans la ville. Quelques années plus tard,
des Européens furent autorisés à résider
à Mazagan. |
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(Extraits tirés du GUIDE REMON par Rémon Faraché et Mustapha Jmahri. Editions Les Presses du Midi.) |
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Des historiens affirment qu'à l'emplacement de la ville d'El Jadida existait déjà, vers 700 avant Jésus-Christ, un comptoir fondé par des marins venus du Liban. Ce site a été signalé aussi bien par le navigateur Polybe en 150 avant Jésus-Christ, et le géographe Ptolémée, que par Pline l'Ancien, sous le nom de "Portus Rutilis". Il paraît également, que ledit site, correspondait au comptoir phénicien du périple d'Hannon (milieu du Ve siècle avant Jésus-Christ). L'amiral Hannon longea le littoral atlantique du Maroc, pour fonder sept colonies, dont l'une correspondait au comptoir de "Rusibis". Des auteurs situent Rusibis à 10 km d'El Jadida, c'est-à-dire à Tit (village de Moulay Abdallah).
Jérôme Carcopino écrit (in: Le Maroc antique, p.
94) ce qui suit: "...deux ports que les Portugais ont occupés
et fortifiés dans le premier quart du XVIe siècle encadrent
le Cap Cantin : à une trentaine de km au sud, celui de Safi,
et à une centaine de km au nord, celui de Mazagan. Dans l'antiquité,
le Soleis s'intercalait pareillement entre deux comptoirs que leurs
dénominations, dérivées du grec ou du phénicien
nous contraignent à reporter au-delà de l'occupation romaine:
au sud, Mysokaras, dont Ptolémée nous a transmis l'appellation
authentique, que Pline situe à 224 mille pas (331 km) de Lixus,
et qui, en conséquence, doit être placé soit à
Mazagan, soit aux environs immédiats de Mazagan. . . Avec la reconstruction de la grande forteresse, la cité a pris provisoirement le nom de « Sào Jorge » qui fut aussitôt remplacé par celui de « Mazagan ». L'origine du mot Mazagan a suscité maintes controverses de la part des historiens. Était-ce un mot en provenance de l'arabe, du berbère ou du portugais? Si André Privé suppose que le mot Mazagan est un nom portugais, Joào de Sousa, quant à lui, souligne que l'appellation "Mazagan" viendrait des mots arabes "El ma Skhoun", c'est-à-dire, "eau chaude". Mais, selon la version la plus plausible, Mazagan provient tout simplement d'un toponyme berbère, puisque le mot "Mazighan" était connu dans les Doukkala avant l'arrivée des Portugais, et est apparu pour la première fois au XIe siècle, sous la plume du géographe AI Idrissi. Au
XIIe siècle, Mazighan apparaît pour désigner un
hameau de pêcheurs. Avec
le protectorat, la ville reprit le nom de Mazagan. L'occupation française
amena l'extension de la ville, ce qui encouragea les musulmans et les
Européens à s'établir hors des remparts de la cité,
tandis que les Juifs restaient à l'intérieur, lequel devint
ainsi le mellàh de la ville. (Extraits tirés du GUIDE REMON par Rémon Faraché et Mustapha Jmahri. Editions Les Presses du Midi.) [ haut de page ] - [ accueil ]
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