Jean Louis Morel
dessin Jo Gonzalez

     

 

Retour à El Jadida

Le soleil va renaître en ce printemps de fleurs :
Au sang de l’hibiscus, le mimosa se mêle,
La bougainvillée pourpre au jardin s’entonnelle,
Le parfum du jasmin m’est toujours un bonheur…


Je respire ma ville où flottent des senteurs :
Le four, dans le mellah, cuit la kesra nouvelle;
Sortis de leur bassine, les sfenjs d’huile ruissellent;
L’air vif de l’océan m’apporte sa vigueur…


Au-dessus des remparts, je tourne mon visage
Vers ces lieux familiers près du port, de la plage,
La cité m’apparaît et sa proche banlieue.


Etre à El Jadida met mon cœur en émoi,
Je m’enivre d’enfance et frissonne de froid
Car le ciel est si frais que la brise en est bleue…


Jean-Louis Morel

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Permanence

 

Quand, à El Jadida, ma ville marocaine,
Je vais en liberté, guidé par mon plaisir,
Je cueille, au long des rues, les fleurs du souvenir,
Mon enfance renaît dès que je m’y promène…


Champ, placette ou jardin, tout y est mon domaine,
« Tiens, c’est dans ce fondouk que nous faisions rôtir
Nos malheureux oiseaux, cibles de bien des tirs…
Ici, j’ai embrassé la douce Madeleine…


J’ai dit, sous ce palmier, mes premiers mots d’amour
Et j’en éprouve encore un frisson de velours… »
Si je croise, parfois, un nouvel édifice,


Je ne m’abuse pas au décor élégant,
Je sais bien qu’au-delà des plus beaux artifices
Persistera toujours l’ancienne Mazagan…

Jean-Louis Morel
11 janvier 2003

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